Il faut tout d’abord distinguer le tag du graffiti. Le premier est une « signature » tandis que le graffiti englobe des dessins, des inscriptions stylisées. Les endroits privilégiés par les tagueurs ou les graffeurs sont multiples et variés : murs de nos villes, camions, trains, abords de voies ferrées et d’autoroutes etc. Mais tous ces lieux ont en commun la recherche de la visibilité par le plus grand nombre de personnes possible des « œuvres exposées ».
Un peu d’histoire
Les graffiti ne datent pas d’hier puisqu’on en a retrouvés de la période préhistorique. De nos jours, ce mouvement d’expression libre s’est développé d’abord à New-York au début des années septante.
Le métro avait été le lieu privilégié par les tagueurs et la ville avait été rapidement submergée par l’ampleur du phénomène. Un climat d’insécurité préoccupant régnait dans ce monde souterrain. Dès 1980, le maire de la ville décida de faire nettoyer les rames du métro, travail qui dura près de dix ans.
Un musée des graffiti a été ouvert à Paris en 2009. C’est à tour de rôle que chaque artiste peut s’exprimer sur des panneaux. L’œuvre restera exposée durant deux semaines, ensuite effacée ou conservée pour faire partie de la collection du musée.
Une atteinte à la propriété
Ce phénomène des tags est associé à du vandalisme par la plupart des gens créant chez eux un sentiment d’insécurité. D’autres y voient un mode d’expression artistique. En Suisse, pays du « propre en ordre », c’est depuis plusieurs années que la lutte s’organise contre les tagueurs et graffeurs avec plus ou moins de succès. Cela va du traitement des façades par des peintures anti-graffiti à la mise à disposition d’espaces bien délimités. L’appareil répressif se mobilise également. Dans certains cantons, la police a créé des bases de données centralisées où sont répertoriés tous les dommages à la propriété. Ces fichiers permettent ainsi des recoupements et facilitent l’identification des tagueurs.
Plusieurs villes de Suisse romande ont même proposé à leurs concitoyens une « assurance antitags » qui permettrait, après paiement, une intervention rapide de nettoyage dans les 24 heures par les pouvoirs publics. Souvent ces tags s’incrustent pendant des années car certains bâtiments sont la propriété du canton. Ce dernier renvoie la balle à la ville lorsqu’il s’agit de prendre en charge les frais de nettoyage. Il faut savoir que ces coûts peuvent parfois facilement atteindre des sommes à six chiffres !
Ne pas laisser traîner les choses et redonner au plus vite un aspect propre à ces différents endroits prisés des tagueurs et graffeurs est primordial. La théorie dite du « carreau cassé » en est l’illustration : Si une bâtisse a une vitre brisée par le jet d’un caillou et que rien n’est fait rapidement pour une remise en état, il y a fort à parier que les dégradations volontaires vont se poursuivre et s’intensifier sur cet édifice. Il en est de même pour les tags.
Il y va également de la sauvegarde de notre patrimoine architectural et culturel dans les vieilles villes de notre pays car ces endroits ne sont malheureusement pas épargnés. De plus en plus, les habitants se mobilisent et font pression sur leurs autorités afin de garantir à nos cités l’allure qu’elles méritent.
Bien sûr que chacun a le droit de s’exprimer mais ne dit-on pas que notre liberté finit là où celle de notre voisin commence ?
Laurent Pannatier/Consultant TRIBUNES ROMANDES et Resp. Régional de l’agence PROXIMMO
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