Tribunes Romandes Comment êtes-vous passée de la danse à l’écriture ?
La transition s’est faite naturellement car j’écris depuis toujours. Même toute petite j’écrivais déjà. Mon premier roman à l’eau de rose, je l’ai composé à quinze ans ; j’adorais ça… Ainsi, je n’ai jamais cessé, dès que j’avais un moment à moi, dans la loge, après le spectacle ou encore le matin au réveil, j’écrivais.
Tribunes Romandes Est-ce qu’aujourd’hui, c’est difficile pour un auteur de voir ses œuvres publiées ?
C’est pratiquement impossible. C’est un parcours du combattant, d’une difficulté inimaginable. Sachant que tout passe par un comité de lecture, souvent composé d’auteurs, il faut avant tout leur plaire. Ensuite, on est souvent déçu car on voit qu’on nous répond négativement en renvoyant un manuscrit encore intact. Cependant, tout reste possible et bien sûr il faut s’accrocher.
Tribunes Romandes Dans votre roman « Alaïss, l’Immortelle » on a deux aspects : un côté plus fantastique avec un monde parallèle et un autre beaucoup plus réel avec des villes et des lieux qui existent et qui sont décrit avec précision. D’où tirez-vous vos inspirations ?
J’ai beaucoup voyagé, j’ai fait deux fois le tour de la planète et j’ai dansé partout grâce à ma carrière d’étoile. Il faut savoir que des étoiles, il n’y en a pas beaucoup dans le monde ainsi on est demandé partout. L’histoire d’Alaïss est née d’un de ces voyages. Le mélange des deux mondes, le réel et le fantastique vient des inspirations que j’ai pu tirer des pays très spirituels dans lesquels je suis allée ; l’Inde, le Sri-Lanka, la Thaïlande sont des contrées qui ont une très grande sagesse que l’on n’a pas toujours ici en Europe. Alaïss s’oppose un peu aux autres personnages, forcés de rester dans le réel, mais elle garde un coté très, ou même le plus humain, c’est son amour.
Tribunes Romandes Vos deux romans, Alaïss, la délivreuse de vie et Alaïss l’Immortelle, ont été sélectionnés pour un prix. L’un pour le prix du polar francophone 2012, l’autre pour le roman révélation de l’été. Est-ce une surprise pour vous ?
Oui, c’est toujours une surprise quand votre premier roman est déjà sélectionné pour un prix. Mon éditeur m’a dit que c’était exceptionnel que je sois déjà sélectionnée alors que n’avais sorti qu’un seul livre. Je pense que c’est un cadeau de la vie et je le prends très humblement parce que c’est une chance. C’est là pour moi une merveille de l’existence et en décembre 2012, je saurai si j’obtiens le prix, ce qui me comblerait d’autant plus.
Le second roman a été révélé parce qu’en fait beaucoup de gens et de critiques estiment n’avoir jamais lu ce genre-là ; ce mélange de fantastique, de policier, de spirituel et de surnaturel tout en mettant systématiquement du sentimental et parfois de l’érotisme. Ce style a beaucoup surpris parce qu’habituellement on fait l’un ou l’autre, mais jamais un mélange de genres comme ça.
Tribunes Romandes Dans Alaïss l’Immortelle, on peut voir une critique du fanatisme. Est-ce voulu ?
Oui, c’était tout à fait volontaire car tout au long de mes voyages, au fil des rencontres, j’ai été confronté au fanatisme, et ce, quelle que soit la religion. Je pense que toutes les religions, car disons-le, contrairement à la pensée générale, il n’y a pas UNE religion qui comporte plus de fanatiques qu’une autre. Lorsqu’elles sont manipulées par les hommes, toutes les religions deviennent négatives. Elles limitent ainsi la liberté et je pense qu’il faut combattre ce phénomène. La foi appartient à chacun et je ne peux accepter qu’on coupe les ailes d’un peuple par fanatisme.
Tribunes Romandes De quoi sera faite la suite des aventures d’Alaïss ?
Mon prochain roman ne sera pas Alaïss. Ce sera un roman qui se passe à Genève, je l’ai déjà presque fini mais je ne peux pas vraiment vous en dire plus… (Rires)
Par contre, le troisième roman d’Alaïss est déjà prévu pour 2013. Ce sera sur une affaire d’empoisonnement très particulière, comme d’habitude avec Alaïss…
Romain Wanner- rédacteur en chef des Tribunes Romandes
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