Dans les tractations électorales, le populisme ambiant sans squelette, ni ossature rebondit sur la démagogie acerbe de ce que la populace nomme ses élites. Ce sont ces mêmes nababs qui lui demandent de partager avec un large sourire inféodé leurs richesses chèrement acquises. Quelle ironie du sort. Les médias eux-mêmes chantent en chœur les louanges de la bêtise, de la médiocrité et de la vulgarité. Les nouveaux chiens de garde et les maîtres censeurs mangent dans la main royale qui les abreuve de mirages et de biens. La pensée médiatique s’est rétrécie au fil du machiavélisme répétitif des séries télévisées américaines. « Payot n’est pas à vendre, mais à acheter Monsieur ! » me dit fièrement une dame à la caisse d’une supérette. La France se libère de la culture, comme un bombardier de sa cargaison sur un champ de mines. 25 millions de francs suisses pour les derniers aquariums du livre, ça fait cher le poisson rouge tout de même ma petite dame !
De tout bord, de tout côté, plus personne n’est capable d’apporter de solutions à un monde voué à l’agonie communautaire. De toutes parts, la maladie chronique de la mauvaise nouvelle, du mauvais chiffre, du mauvais élève, enfoncent la tête du nouveau-né sous les trottoirs amers. Tous sont complices d’omission de la vérité, de la beauté et de la réussite qui anime le cœur des femmes. Tous se cachent derrière le lucre pour ne pas avouer leur mépris du peuple. Ils craignent de savourer ce qui pourrait réjouir la foule. « Pourquoi ne faites-vous rien ? » me lance une voix de son commerce de proximité en faillite. Et moi de lui répondre que la vague d’énergie peut changer les choses, mais qu’un océan d’énergie peut tout transformer. Car c’est bien de cela dont il s’agit : une révolution d’ordre spirituel. Une évolution du mouvement sociétal.
Société, quel drôle de mot !? Etrange de prononcer ce mot entendu dans la bouche d’une parole publique qui n’a plus ni sens, ni même fondement. Et pourtant, les dirigeants continuent et persistent, après tant d’erreurs, à appliquer les mêmes remèdes extérieurs sur des maux intérieurs de plus en plus anachroniques. Ayant fait allégeance au « fait divers fait diversion », nous continuons à consommer toujours plus d’attrape-rêves et autres chasseurs de temps libre. Notre capacité à la régression cérébrale est telle que l’application informatique est devenue la tétine de millions d’êtres humains : ne plus avoir de temps à soi, ne plus penser, dire « oui » et encore « oui » quand il faudrait dire « non » et encore « non ». Nous avons cru que la civilisation civilisait. Nous savons maintenant qu'elle fournit plus de moyens que de scrupules dixit Hervé Bazin.
Certains diront que tout cela est bien abstrait, alors que d’autres penseront que tout cela est bien figuratif. Figuratif, certes ! Figurez-vous à ce titre que j’ai entendu l’autre jour au salon de l’automobile que la Chine décidera où et comment la voiture sera verte. J’espère qu’elle n’attendra pas trop que la nôtre devienne rouge de honte à force d’attendre le feu jaune… La sculpture du scrupule est un art dénué d’humanité. Car chaque individu est relié à son prochain, chaque commune, chaque région, chaque canton, chaque pays, chaque continent et chaque univers est relié aux autres. Ce qui se passe en Islande, en Syrie, en Grèce ou en Russie se répercute sur notre quotidien en France, comme ailleurs. Les exemples peuvent servir les peuples, ils peuvent aussi les desservir s’ils sont utilisés pour focaliser l’attention des peuples sur la négativité. La dette de la Grèce s’élève à 350 milliards d’euros avec une fraude fiscale annuelle estimée à 45 milliards. L’Islande, après être tombée au fond du trou, termine l’année 2011 avec une croissance positive, une révolte pacifiste, de riches usurpateurs en prison,… de quoi donner des idées.
Echec, corruption, guerre, misère, vulgarité, repli sur soi, conflit, sang, meurtre, arme… Réussite, victoire, beauté, innovation, partage, inspiration du collectif, force du collectif, … Toute notre société repose sur la polarité de la négativité ; pour changer notre monde il suffirait d’inverser la polarité et de se servir de la multitude d’exemples et de projets positifs que chacun d’entre nous a la capacité de générer chaque jour.
Cependant, les jours sans horizon dans les regards de ceux qui tiennent la barre ne sont que des M&M’s sans chocolat. Les mêmes vieilles lumières de nos rues n’ont jamais donné la nouvelle cartographie de nos champs de possibles. Nous sommes citoyens du monde, citoyens d’Europe, citoyens de France ; la transformation vers une autre conscience de notre Etat sonne à notre porte. Chacun de nous, ici ou ailleurs, la représente et l’édifie cette élection française avec ses pensées, ses mots et ses actes. Parce que la France est avant tout un pays de symboles et de valeurs humaines et culturelles mondiales qui reposent sur l’Homme. Elle est aussi une terre de contradictions. Nous avons le devoir d’utiliser et de mettre l’imagination au service de la vision pour bâtir un autre univers. Dans un monde globalisé où seul l’argent compte, ce qui se passe en France ne devrait intéresser que les Français, cependant le monde entier regarde ce dernier bastion qui lutte entre croissance, protection des travailleurs face à une concurrence déloyale et faussée, art de vivre, chômage, droits humains, regret d’une puissance passée et rêve d’un avenir glorieux. Un pays qui se débat entre idéologie d’un socialisme qui a fait fortune en vociférant la matière et d’une idéologie libérale qui cherche à faire repentance de son goût pour cette dernière. L’éveil a sonné dans la cantine de la marchandisation de la citoyenneté.
Votant ou non, notre élan nouveau s’ajoutant à celui d’autrui, encore et encore, formera ainsi un champ d’ondes et de vibrations pour un autre présent, créant ainsi une nouvelle image et une nouvelle vision cohérentes et harmonieuse. Si la France et l’Europe veulent retrouver une place d’exemplarité sur cette planète face à la nouvelle donne économique mondiale l’action de ses politiques devra refléter et prendre en considération les plus hautes aspirations de ses peuples. Chaque élection est une vague nouvelle, les Français seront-ils à la hauteur de leur responsabilité de citoyens d’un nouveau monde ?
Nicolas-Emilien Rozeau / Ecrivain
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