Qu'en est-il des valeurs suisses?

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Catégorie : Editorial

Par Romain Wanner, rédacteur en chef TRIBUNES ROMANDES

Aujourd’hui, les nations sont de plus en plus mélangées. En Suisse, on compte  une très grande mixité parmi la population, des gens de tous pays sont réunis sur un sol rempli d’histoire.

Un habitant sur cinq n’est pas d’origine suisse, mais est-ce que cela met les valeurs et les traditions helvétiques en danger ? Que deviennent nos traditions dans cette société multiculturelle ?

La plus populaire des traditions n’est autre que notre fête nationale. Les grandes flambées, les soupes du premier août ainsi que les feux d’artifices restent bien ancrés dans nos valeurs. C’est d’ailleurs, dans bien des communes, LA fête de l’année, au cours de laquelle on rencontre des gens de tous horizons et auxquels se mêlent de nombreux touristes.

L’UDC avait en 2010 déploré la perte des valeurs suisses dans sa campagne. Or, cette année, bon nombre de fêtes fédérales ont affiché un taux de visite dépassant celui des années précédentes. En plus d’être de véritables attractions touristiques, les diverses fêtes fédérales sont aussi des compétitions acharnées entre les clubs des régions helvétiques.

Et on est loin de ne voir que des nonagénaires dans ces fêtes, les jeunes sont présents et participent plus qu’activement au maintien des traditions. Peut-être un peu plus dans les villages que dans les grandes villes, mais ce n’est pas pour autant que la jeunesse n’est pas active dans ces domaines traditionnels.

On voit aussi grâce à certaines manifestations, comme l’Euro 2008, qu’il est aussi possible de cohabiter en harmonie avec toutes les cultures et qu’on peut tout aussi bien faire la fête entre purs Waldstättens qu’entre individus de toutes nations.

De plus, bien des émigrés et des naturalisés respectent nos traditions de façon bien plus assidues que certains suisses d’origine…

Quoi qu’il en soit, on voit un certain renouveau des valeurs suisses mises en avant dans la société. Suisse Tourisme, Migros et bien d’autres encore utilisent l’argument traditionnel pour toucher le consommateur de plein fouet.

On peut quand même regretter de ne pas apprendre l’hymne de notre nation à l’école, mais seulement lors du service militaire. L’école de recrue se veut toujours très conservatrice malgré l’innovation et la mixité parmi les recrues.

Enfin, la plus belle valeur de la Suisse n’est –elle pas sa neutralité ? Sa position hors de l’Union Européenne et sa géographie qui la place pile au milieu de celle-ci, n’est-ce pas là le symbole d’une Suisse ouverte sur le monde ?

Peut-être qu’on a trop tendance à l’oublier, mais c’est grâce à cela que nous arrivons à vivre comme nous le faisons. Nous n’avons que très superficiellement subi les deux guerres mondiales qui ont mis l’Europe à sang.

Et puis, en chacun de nous sommeille un petit Guillaume Tell, lorsque chaque années nous faisons nos tirs obligatoires pour nous affranchir, non pas de Gessler, mais d’une amende…

Romain Wanner – Rédacteur en chef TRIBUNES ROMANDES

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