Comment aborder un sujet aussi sensible que le suicide ?

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Catégorie : Dossier

Par R. P

Les experts de la prévention, les professionnels de la santé ou du social, tous s’accordent sur un point : il faut parler du suicide. Mais la thématique est délicate, et il faut la traiter avec prudence, sans banalisation ni stigmatisation.

Du 1er au 12 novembre, des événements seront organisés pour permettre d’aborder ce sujet de différentes manières pour des publics variés. Une exposition, des conférences, des ateliers pour professionnels et des projections de films sont prévus à Lausanne.

Entre dilemmes éthiques, enjeux de société, expériences personnelles et compétences professionnelles, la question du suicide reste aujourd’hui difficile à appréhender. Paradoxalement, et alors que des milliers de personnes sont concernées chaque année en Suisse, les espaces pour en parler sont rares, et le suicide reste encore un grand tabou de notre société. L’objectif des événements de novembre 2011 est d’ouvrir ces espaces, de parler et de faire parler du suicide, pour que les questions puissent être posées, qu’elles concernent la sphère personnelle ou professionnelle.

Pour le grand public, cinq événements sont proposés : une exposition artistique (vernissage le 1er novembre et jusqu’au 12 novembre), une conférence (2 novembre), un café mortel (9 novembre) et deux projections de films (6 et 11 novembre) permettront à chacune et à chacun de venir s’informer, écouter, regarder et discuter.

Deux autres événements s’adressent à des publics plus ciblés. Le 3 novembre, une journée d’étude pour les professionnel-le-s en institutions sociales proposera des conférences et des ateliers avec des experts suisses et internationaux de la prévention, de l’intervention et de la postvention. Le 10 novembre, des conférences et tables rondes seront proposées aux milieux de l’entreprise pour aborder la question du suicide au travail.

Ces événements ont également un objectif plus large. Enfermé dans son tabou, victime de préjugés et d’idées fausses, le suicide est peu traité dans l’espace public, et surtout pas assez pris en charge comme le problème de santé publique et de société qu’il représente en Suisse. L’enjeu de ces événements est donc également d’amener le suicide dans un débat plus large, pour montrer qu’il faut parler du suicide, que le tabou n’a plus lieu d’être, et qu’il est possible d’aborder le sujet sans sensationnalisme ni banalisation.

Pour rappel, le suicide représente entre 1300 et 1400 décès par année, et l’on estime en 15'000 et 25'000 tentatives par an (OFS 2005). Par ailleurs, pour chaque suicide, ce sont 6 personnes de l’entourage qui sont touchées (Groupe de prévention du suicide du canton de Berne, 2011).

Ces événements sont organisés par : Société d’études thanatologiques de Suisse romande ; Haute école de travail social et de la santé – EESP Lausanne ; Haute école fribourgeoise de travail social ; Association STOP SUICIDE ; ICP Intervention de crise et prévention ; A la mort à la vie.

Anne-Marie Trabichet - Rédactrice

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