Le bruit, cette pollution invisible

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Catégorie : Editorial

Par Romain Wanner, rédacteur en chef TRIBUNES ROMANDES

On aspire tous, plus ou moins à quelques moments de calme dans notre vie. Le monde est de plus en plus stressé, pressé, l’immédiateté des technologies nous pousse à tout vouloir tout de suite, et les Smartphones ont encore accentués cette impression : on ne se parle plus, on ne se téléphone plus, on s’envoie des mails…

Certes, nous vivons simplement une nouvelle évolution dans le secteur de la communication, on est passé du fixe au portable, on passe du téléphone aux mails… Mais comme dans tous changements, c’est pénalisant pour ceux qui tardent à s’adapter.

Bref, les moments de répit se font de plus en plus rares dans cette société qui file à cent à l’heure.

On va vite, mais tout est plus bruyant !

En ville, une heure de silence n’est pas imaginable. Entre les travaux dès sept heures et demie le matin, la circulation qui ne s’arrête jamais, et la sortie des bars la nuit, c’est un brouhaha constant qui pèse sur les habitants. De plus en plus de cités, communes et autre agglomérations d’habitations décident alors de réduire les vitesses. On passe de cinquante à des zones vingt. Cela réduit d’une part les risques pour les enfants qui résident dans le coin, mais ça aide aussi à diminuer le bruit.

Après, chacun à ses techniques pour faire de chez lui un havre de paix et de calme. Fontaines, yoga, musique, plantes,  tout est bon pour trouver un bon équilibre intérieur qui nous permet à tous de tenir au fil des années. Les activités extérieures permettent encore d’apercevoir parfois la paix de la campagne. Balades à vélo, promenades, course à pied, là aussi, il faut que chacun y trouve son compte. Mais, là encore, un bout d’autoroute avoisinant peut vite ruiner tout plaisir.

Le chant des oiseaux se confond avec le bruit des marteaux piqueurs et pour peu que l’on ait un voisin bricoleur, les week-ends peuvent vite se transformer en journée tondeuse ou plantage de clous… La pollution sonore est omniprésente, et il est prouvé qu’elle est nuisible, non seulement à nos oreilles, mais à tout notre organisme : hypertensions, troubles de la concentration, stress, augmentation du rythme cardiaque et j’en passe… Même la confédération, et plus précisément l’office fédéral de la santé, tire la sonnette d’alarme pour lancer une lutte contre la pollution sonore.

Alors, qu’est-ce qu’on peut faire ?

Depuis environ 2004, la Suisse participe activement aux journées du bruit. C’est un jour comme les autres, pour tous les citoyens, mais où l’on profite d’aller se mettre au vert pour soulager ses oreilles. Il n’existe pas de droit au calme dans le droit suisse. Mais, il existe dans toutes les lois, des passages suffisamment ouverts pour pouvoir pénaliser les gens qui font trop de bruits. Un automobiliste adepte du klaxon, et qui en abuse, pourra être amendé, etc… Jusqu’à présent, on s’est plus affairé à éviter la propagation du bruit, avec des parois antibruit ou autres. Mais jamais on ne s’est encore attaqué aux sources du bruit pour les diminuer…

N’oublions pas que le bruit c’est tout de même des milliards de francs qui sont en jeu lorsqu’il s’agit de déclasser des sites habités à cause des pollutions sonores. Enfin, si les dires des spécialistes sont exacts et que les voitures à essences disparaissent d’ici quarante ans de la surface du globe, on aura peut-être l’espoir de dormir tranquille même aux abords de l’autoroute… Sinon, vu que le bruit est intimement lié au développement humain, il est inévitable et il sera, quoi qu’il en soit, omniprésent dans toutes nos sociétés.

Romain Wanner, rédacteur en chef de Tribunes Romandes

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