Selon la loi sur la circulation routière, les deux-roues ne devraient pas dépasser les files de voitures. Chaque véhicule est censé rester à « sa place » dans la file et patiemment attendre son tour aux feux, aux stops ou aux carrefours. Lorsqu’un de ces véhicules décide de ne pas rester dans la file comme il le devrait, il devient contrevenant à la loi.
De plus, aujourd’hui, les deux roues « mal garés » sont systématiquement amendés. Places vélos ou trottoirs, c’est plus cher qu’une contravention en voiture, cela va de 40.- pour certains à 220.- pour d’autres car ceux-ci n’auraient eu comme choix que de rouler, moteur allumé, sur le trottoir et donc bénéficient d’un supplément de 100.- à l’amende de 120.- pour un stationnement sur ce même trottoir.
120 CHF c’est le tarif pour avoir garé sur une place vélo. Or, comment distinguer une place vélo d’une place pour un deux roues motorisé ? Honnêtement, je ne sais pas… Sachant que les 99% des cyclistes préfèrent cadenasser leur monture à un support fixe afin d’éviter le vol, on est en droit de se demander où garer nos véhicules ? Sur des cases sans support d’attache on est en droit de se dire qu’il ne s’agit pas d’une place vélo…
Tant le problème du parking que celui du déplacement remet complétement en cause l’usage même de deux-roues pour de nombreuses personnes.
La plupart des usagers de ce moyen de transport ne se déplacent pas en scooter ou en moto par plaisir… Hormis les passionnés, qui roulent surtout en moto, avec un moteur plutôt puissant et qui ne se parquent pas vraiment en ville, c’est surtout le gain de temps que procure ce type de véhicule qui est recherché. D’un côté en ayant la possibilité de ne pas être coincé dans les files de voitures, mais aussi sans devoir chercher des heures une place de stationnement…
La plupart des trottoirs font plus d’un mètre cinquante de largeur et ça laisse une petite place pour un deux-roues… Les poussettes pouvant passer, c’est normalement toléré par les autorités.
L’autre avantage du motocycle, c’est qu’il coûte en général bien moins cher qu’une voiture. Assurances, essence et réparations sont adaptés à sa petite taille et donc moins onéreux qu’un véhicule plus gros, ce qui peut aussi paraître, dans une moindre mesure, un peu logique, surtout en ville.
Sachant que le temps c’est de l’argent et que l’argent on essaie de ne pas le gaspiller, c’est assez facile de comprendre pourquoi certains usagers de la route se tournent vers ce moyen de transport.
Maintenant, imaginons une seule seconde, qu’à Genève, tous les deux roues décident de revenir à la voiture. Marre du froid l'hiver, marre de se voir persécutés dans certains quartiers où les places deux roues sont plus que rares… Autant rester au chaud, avec la radio et une carrosserie pour absorber les chocs. Cela donnerait quoi ? Certes, une augmentation du chiffre d’affaire de la fondation des parkings… Mais encore ? Regardons Genève entre sept heures et huit heures et quart, imaginer encore une voiture en plus tous les cinq véhicules…
On n’avancerait même plus… Et je ne parle même pas de stationner !
Depuis 2007 on nous parle d’ajouter des places pour les deux-roues un peu partout. Mais rien n’avance, rien ne bouge… Comme d’habitude ? Peut-être… Au moins, soyons rassurés, maintenant on a la possibilité d’aller se garer dans des parkings, au moins, à ce prix-là, espérons qu’on aura pas la selle mouillée quand il pleut… Quoique… Au rythme où ça va, on aura bientôt des places bleues avec parcomètre pour les deux-roues. A la limite, ça serait tolérable s’ils sont couverts et qu’il n’y a pas un automobiliste qui vient se garer devant parce qu’il n’y a pas d’autres places…
Mais ne pourrait-on pas imaginer d’avoir, en plus d’une augmentation du nombre de places, une voie de dépassement ? Du type « piste cyclable » mais qui permet juste de passer pour les scooters. Avec des limitations de vitesse du genre 20 km/h sur cette piste et uniquement s’il y a un bouchon de voitures… Ça serait tellement plus simple… La Belgique a récemment aboli l’interdiction aux motards de dépasser, car, au fil des tests, ils ont constaté que malgré l’autorisation de dépasser, le nombre d’accidents de la route n’augmentait pas. La France étudie en ce moment même le cas. A quand une votation populaire en Suisse ?
Romain Wanner, rédacteur en chef de TRIBUNES ROMANDES
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