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Détox ou Intox ? Notre passion pour les médecines complémentaires

Je n’ai jamais joué d’un instrument de musique, mais dernièrement, j’ai l’impression que je pourrais très bien utiliser mon sac à main comme mini-orchestre… À chaque pas, ce dernier résonne en effet du carillon mélodieux de deux ou trois petites fioles d’huiles essentielles. Ajoutez à cela les maracas jouées par les gélules de Gingko dans leur boîte, et il ne me manque plus que la casquette pour quémander une petite rétribution aux passants !

Ma pharmacie en miniature ne cesse de s’accroître à mesure que je découvre d’autres remèdes naturels à mes petits maux de tous les jours : un élixir floral pour calmer le stress, un supplément de graines de lin pour le fonctionnement intestinal, un peu d’échinacée au cas où je prends froid…

Voilà, c’est arrivé, je suis devenue la version 2011 de l’hippie exaltée des cristaux guérisseurs dont je me moquais dans ma jeunesse ! Pourtant, en regardant autour de moi, je peux constater que je ne suis pas la seule : les collègues du bureau ont un tiroir bien fourni de suppléments vitaminés, et offrent volontiers leurs conseils d’aromathérapie ou d’acupuncture ; mes amies m’invitent à des séances de thérapie par les sons, me racontent les bienfaits de leur dernière session de kinésiologie sur leur rythme de sommeil…

Bien que cet engouement pour les médecines alternatives soit légèrement plus visible chez les femmes, les hommes suivent de près, adeptes notamment des ‘superfoods’ ou aliments chargés en protéine et nutriments lorsqu’ils font du sport. Les médecines douces, alternatives ou naturelles font toutes partie des « médecines complémentaires », auxquelles plus de 50% des Suisses déclarent avoir déjà eu recours. Des massages d’aromathérapie à l’homéopathie ou à la réflexologie, il existe bien sûr différents degrés de sérieux et de légitimité de ces thérapies, mais le fait est que nous devenons, en tant que société, de plus en plus ouverts aux alternatives de soins que celles-ci offrent.

Quelle est la raison de cette passion grandissante pour les médecines complémentaires ? Bien sûr, nous pouvons y voir un signe des temps entre l’envie d’un mode de vie plus sain, au naturel, comparé aux méthodes parfois perçues comme agressives des traitements aux antibiotiques par exemple, mais peut-être y a-t-il aussi un petit élément de pensée magique dans notre désir de nous soigner de manière alternative…

Maîtres de notre bien-être

Nous connaissons tous au moins un fumeur qui a réussi à lâcher la cigarette grâce à l’hypnose, ou une jeune maman qui, après des années d’essais infructueux, s’est aidée de l’acupuncture pour enfin concevoir un bébé. La médecine traditionnelle n’a certainement pas réponse à tout, et face à la déception que certains d’entre nous peuvent ressentir lorsque nos symptômes ne disparaissent pas suite aux traitements de celle-ci, les médecines complémentaires ouvrent un monde de possibilités. En effet, les soins alternatifs ne manquent pas pour répondre à tous les besoins, que leur valeur scientifique ait déjà été prouvée ou non. Chaque année, de nouveaux soins sont proposés, depuis l’ostéopathie crânienne à la médecine ayurvédique, pour résoudre les petits et grands problèmes de santé.

Ces options sont sans nul doute attrayantes pour les patients qui sont aussi devenus de plus en plus… impatients. Contrairement à la médecine traditionnelle, les médecines complémentaires semblent plus facilement accessibles à tout un chacun. Pas besoin de neuf ans d’études pour comprendre le processus de l’aromathérapie, par exemple, et pour évaluer les bienfaits d’aliments et de vitamines sur notre organisme ! Tout comme nous sommes devenus des consommateurs avertis, nous nous basons aussi de plus en plus sur nos propres recherches (en général, sur internet – ce qui ne rend pas toujours les ‘solutions’ trouvées très fiables) pour formuler un début d’(auto)diagnostic de nos maux. La satisfaction de mieux maîtriser et comprendre les traitements que nous choisissons compte pour beaucoup dans notre recours aux médecines complémentaires.

De plus, comme leur nom le dit bien, ces médecines s’emploient souvent en complément des traitements conventionnels. Elles ont alors l’aura positive de participer ou faciliter des soins parfois lourds, tels que la chimiothérapie. En bref, ces médecines sont donc plutôt des aides que nous avons plus de facilités à accepter, sans doute parce qu’elles nous semblent plus inoffensives ou sans danger puisque la plupart d’entre elles sont non-invasives et ‘naturelles’.

Pensée magique ?

Bien que naturelles et ‘inoffensives’, les médecines complémentaires signifient néanmoins souvent un bel investissement… Dans cette industrie importante, plus de 20% d’entre nous sommes prêts à mettre le prix – salé - pour des séances ou des suppléments de soins alternatifs. Pourtant, la plupart de ces soins sont encore mal vus par les médecins conventionnels, qui s’inquiètent de certaines méthodes non prouvées d’un point de vue scientifique. Alors, serions-nous prêts à gober toutes les dernières fadaises du moment qu’elles nous donnent une illusion de bien-être ? Après tout, l’effet ‘placebo’ de traitements destinés à rassurer les patients a déjà été largement démontré… Et tout compte fait, que le sentiment réel de mieux-être soit le résultat de la médecine ‘à l’ancienne’ ou d’un traitement complémentaire, ne devrions pas nous concentrer sur le résultat, et s’en réjouir ?

 

A. Louette – Rédactrice TRIBUNES ROMANDES

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