Catherine de Médicis, Diane de Poitiers, Benjamin Franklin, Germaine de Staël… il y a largement de quoi s’amuser au jeu des sept familles au château de Chaumont-sur-Loire ! Que du beau monde, messieurs-dames, de passage dans l’histoire de l’un des domaines les plus spectaculaires du circuit des châteaux de la Loire. Juché sur les hauteurs de la Loire, avec son pont-levis, ses tourelles et ses fenêtres de contes de fées, le château a tous les ingrédients de celui de la Belle au Bois Dormant, et fait rêver jusqu’aux visiteurs les plus blasés.
Les férus d’histoire pourront y passer des heures à apprendre comment le domaine s’est développé depuis plus de mille ans, en passant successivement à des propriétaires plus illustres les unes que les autres.
En découvrant, je n’en doute pas, l’un ou l’autre mini-scandale aussi, ou au moins une anecdote bien croustillante ou deux… Mais voyez-vous, le soleil brillait haut et fort lorsque j’ai fait mon entrée dans le jardin de Chaumont-sur-Loire, et pour être parfaitement honnête avec vous, je n’étais pas d’humeur à réviser toute l’Histoire de France en 25 chapitres en admirant les divers emblèmes de porc-épic et autres tapisseries antiques de la Salle des Gardes.
Non, n’insistez pas, je sais que cela va vous décevoir, mais je ne vous réciterai pas ici ma leçon (du reste fort intéressante, mais il me faudrait malheureusement trois tomes pour cela). Pourtant, le château n’a rien d’un musée poussiéreux où l’on peut ‘regarder mais pas toucher’, et son parc à l’anglaise où sinuent de beaux sentiers au détour de vieux cèdres est loin de jouer les belles endormies…
C’est d’ailleurs le jardin, ou devrais-je dire les innombrables jardins du vénérable domaine de Chaumont, baptisé Centre d’Arts et de Nature depuis 2008, que j’étais venue visiter. Depuis quelques années, il s’y organise en effet un splendide Festival International des Jardins du printemps à l’automne. Le parc centenaire devient alors le décor d’un événement regroupant les architectes paysagistes et les artistes les plus audacieux, avides de partager avec le public leurs jardins temporaires, créations tour à tour ludiques, poétiques, humoristiques, voire parfois politiques.
Cette année, sous le thème des « Jardins d’avenir ou l’art de la biodiversité heureuse », vingt-quatre mini-jardins se sont installés dans une partie du parc de Chaumont-sur-Loire. Centrés sur la préservation de l’environnement et cherchant de nouvelles manières de vivre en meilleur équilibre avec celui-ci, chacun des jardins offre un voyage, une histoire différente. Ainsi, la poignante Bibliothèque du souvenir en contrebas des imposantes tours du château, s’ouvre comme un conte sur une sorte de forêt de tiges couronnées de bulles : ces bulles symbolisent les derniers réceptacles des graines de plantes disparues suite à la destruction massive de la nature par l’homme, posées sur les tiges qui portent le nom des espèces végétales qui ne sont plus. Dans le calme du jardin et la rêverie en demi-teinte de ce ‘conte’, les messages d’alerte aux conséquences catastrophiques de notre mode de fonctionnement agressif se font d’autant mieux entendre.
Ensuite, place à la joie et aux couleurs de la cohabitation avec la nature : Célébrons et tissons la [bio]diversité proclame ce jardin qui s’aperçoit déjà à distance et intrigue autant qu’il réjouit. Sous un toit en patchwork de tissus célébrant leur origine végétale et fibreuse, les pots de couleurs vives accueillent plus de quatre-vingts espèces de plantes différentes, et les jeux de lumière font danser le regard tantôt vers le ciel, tantôt vers un petit drapeau bariolé décorant l’un des arbres du jardin… C’est le sourire aux lèvres qu’on quitte ce jardin plein d’idées, qui ne feront que germer à la visite des vingt-deux autres jardins du Festival.
Création, conscience, élégance et fantaisie… ce ne sont pas les surprises qui manquent dans les jardins de ce château ancestral de la Loire. On y trouve encore un ‘hôtel pour insectes’, une ‘prairie des abeilles’ peuplée de ruches aux couleurs vives dont les habitantes produisent le miel du domaine, ou un ‘corridor des oiseaux’ longé de nichoirs aux formes fantasques.
De la ferme modèle aux ‘lucioles’, installations de luminaires à voir dans les jardins les soirs d’ouverture, aux sculptures éparpillées dans le domaine en passant par le joli Café du Parc, Chaumont-sur-Loire fourmille d’inventions. Avant de partir, la dernière à me faire sourire fut celle du sculpteur François Méchain. Celui-ci s’est inspiré du roman d’Italo Calvino, Le Baron perché, dont le héros déçu par la routine de sa vie se cachait dans les arbres pour y échapper. Il a créé un Arbre aux échelles, laissant tomber de multiples échelles des branches d’un arbre. La simplicité apparente de cette idée poétique est plus séduisante que l’on ne croit : il s’agit d’une invitation à changer de point de vue sur le monde, la vie.
Le château de la Belle au Bois Dormant est donc bien vivant, et travaille activement à réveiller les pensées, les consciences et les cœurs de ses visiteurs.
A. Louette – Rédactrice TRIBUNES ROMANDES
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